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Bouddhisme et méditation

Le bouddhisme est une voie vers Nibbana, la libération finale. La méditation bouddhiste c'est avant tout voir et expérimenter par soi même. Le voyageur éternel en quête d'absolu ne peut donc qu'agir. Dans cet espace je partagerai volontiers avec les passants et amis du Dhamma mes expériences de cette pratique.

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dimanche, décembre 31, 2006

Le bouddhisme: philosophie ou religion ?


En réponse aux remarques de certains bloggeurs que le bouddhisme est une philosophie, j'expose ci-après mon point de vue.

Comment définit-on la religion ?
Selon le Wikipedia, la religion est l'ensemble des familles de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'humain avec le sacré. Encore que toutes les religions n'aient pas de dogme.

Comment définit-on la philosophie ?
Selon Wikipedia, la philosophie est une réflexion visant une interprétation globale du monde et de l'existence humaine aussi bien que comme un questionnement sur la recherche de la Vérité, du sens de la Vie, du Bien, de l'Egalité, du Bonheur, ou du Beau (qui implique parfois un engagement pour concrétiser ces idéaux) ou simplement des réflexions sur ces concepts. La logique, l'éthique, la métaphysique, la philosophie politique et la théorie de la connaissance peuvent être considérées comme les domaines fondamentaux de la philosophie.

D'un point de vue fond, le bouddhisme n'est donc pas un concept, mais une religion, car c'est la voie qui mène à la Libération finale. Même si dans le bouddhisme il n'y a pas de place pour Dieu, et Bouddha lui-même est un être humain comme vous et moi.

Son message est condensé dans les "Quatre Nobles Vérités"
1. la vérité de la souffrance: l'existence en ce monde est marquée par une profonde insatisfaction, par la souffrance physique et morale, par la peur des circonstances indésirables, par l'incapacité à obtenir le bonheur durable auquel on aspire. C'est le constat de la condition qui touche, peu ou prou, chaque être humain.
2. la vérité de l'origine de la souffrance: cette insatisfaction fondamentale est nourrie par une vision tronquée que l'on a de soi-même et du monde; les attachements que l'on crée pour ce qui est changeant par nature; la lutte agressive que l'on mène contre ce qui nous dérange; l'importance démesurée que l'on accorde à soi-même; la jalousie, l'envie. Toutes ces attitudes nous retiennent dans une situation douloureuse, apparemment sans issue.
3. la vérité de la cessation de la souffrance: il existe une possibilité de dissiper ces souffrances, d'en détruire les causes et de s'en libérer. Surgit alors un état de lucidité, de paix et de plénitude parfaites - et non pas le néant comme on le croit parfois en Occident. Cette nature libre de toute souffrance est présente en chacun, homme ou femme. Il est dit qu'ils possèdent, à l'égal de tous les êtres, la "nature de Bouddha".
4. la vérité du chemin de la cessation de la souffrance: c'est la voie du milieu, à l'écart de tous les comportements extrêmes qui permet de trouver la liberté intérieure. Elle comporte un très large éventail de conseils et de pratiques qui s'inscrivent tous dans la triade fondamentale de l'éthique, de la méditation et de la sagesse.

Dans cette voie, l'individu est constamment renvoyé à sa propre responsabilité, à partir de la connaissance des principes enseignés par le Bouddha. L'éthique est étrangère à des notions d'interdits ou de commandements et elle doit être considérée à la lumière de la sagesse qui accompagne le développement spirituel.

A cette conduite éthique s'ajoutent les pratiques de méditation, le coeur de la tradition bouddhique. Celles-ci visent à transformer l'homme en éclairant et pacifiant son esprit, en éliminant peu à peu ses tendances négatives. Ceci amène un équilibre et un bonheur subtil, qui atténuent tout naturellement la convoitise, la haine et l'égoïsme et développent la sagesse lucide et la compassion.

Les pratiques méditatives - c'est à dire l'entraînement systématique physique, mental et spirituel - constituent certainement un apport précieux et original à l'Occident, même non-bouddhique.

Ce système de pensée est libre de dogmatisme, les enseignements étant comparés, selon une métaphore bien connue, à une barque permettant de passer d'une rive à l'autre, de la confusion à la lucidité transcendante. Ceci donne au bouddhisme une dimension d'ouverture et de tolérance, et contribue à développer une attitude respectueuse à l'égard des autres traditions religieuses.

D'un point de vue pratique, le bouddhisme peut être considéré soit comme une philosophie ou soit comme une religion selon les objectifs personnels de chacun.

Par exemple une personne est attirée par le bouddhisme à cause de la méditation. A travers cette pratique elle recherche et elle trouve un état de calme intérieur. Elle s'en satisfait. Dans ce cas, cette personne considère le bouddhisme comme une philosophie de vie.

Au village des Pruniers (lieu où le Vénérable Thich-Nhât-Hanh (TNH) enseigne la méditation), on peut être méditant sans être bouddhiste, c'est-à-dire on peut être méditant tout en croyant au Christ, à Dieu et au Saint Esprit, ou, au contraire, être athé. Maître TNH n'a jamais, dans son enseignement trouvé d'incompatibilité entre la pratique de la méditation avec la foi personnelle de chaque participant. Il en est de même pour les retraites Vipassana. Pourquoi ?

Les moines considèrent que leur objectif principal, comme celui du Bouddha, c'est d'aider tous les êtres à se libérer du cycle infernal de la vie de la mort et de la souffrance. Il n'est pas nécessaire de convertir quelqu'un au bouddhisme, pourvu que cette personne pratique les 5 préceptes (1*) éthiques fondamentaux et la méditation pour obtenir une sérénité de l'esprit et parvenir ainsi au Nibbana.

Par contre pour un yogi qui pratique à fond la vision pénétrante (Vipassana) (pour ne prendre qu'un exemple parmi tant d'autres) celui ci ne recherche pas un état de calme mais la libération finale. Le bouddhisme est pour lui une religion.

Selon Wikipedia, Vipassana c'est regarder les choses telles qu'elles sont, ce qui implique de découvrir ses pensées, sensations, émotions, réactions, d'explorer sa conscience en développant l'équanimité. Peu à peu, avec la pratique, le regard se fait plus sincère et précis et permet de démasquer l'illusion que la vie est permanente, agréable et contrôlable. La prise de conscience que notre vécu est en changement perpétuel, a un caractère pénible et n'est pas soumis à notre volonté conduit à un détachement de ce monde et à la réalisation du Nibbana (2*).


(1*): Les 5 préceptes bouddhistes pour les laïques sont: s’abstenir de tuer et de nuire à toute créature, y compris les animaux, insectes, ne pas s'approprier de ce qui n'est pas donné, s’abstenir de comportements sexuels nuisibles et de tromperie, s'abstenir des paroles fausses et inconsidérées, éviter de consommer des substances troublant la vigilance et la claire conscience.

(2*)Selon Michel-Henri Dufour (pratiquant bouddhiste de longue date, élève du Vénérable Ajahn Chah célèbre maître de méditation de la tradition des moines de la forêt) dans son dictionnaire Pali-français, Nibbana représente la Paix ultime dont la saveur est expérimentable dans cette vie même et la libération de tous les états conditionnés, de tous les attachements.

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